Intimidations policières acte II

Depuis la journée du 12 mai 2016, plusieurs militants ont subi des pressions policières, pour ne pas se rendre à la manifestation (par exemple, ici et ).
Aujourd’hui 15 mai une nouvelle vague semble avoir frappé avec cette fois-ci des interdictions préfectorales de se rendre en manifestation.

Le 12 mai au matin, alors que je sors de chez moi pour faire quelques courses, deux policiers en civil se présentent à moi en bas de mon immeuble et me demandent mes papiers, ils me palpent et me demandent ce que je compte faire de la journée, si je vais aller à la manifestation, tout en me « conseillant » de ne pas m’y rendre. Ils prétendent agir sur réquisition du procureur de la République qui les autorise à mener des contrôles préventifs dans tous les quartiers de Paris, je ne leur demande même pas de voir leur autorisation lorsqu’ils me le demandent, persuadé que par les temps qui courent le préfet ou le procureur peuvent bien autoriser les flics à faire ce qu’ils veulent. Les poulets iront jusqu’à me demander si je suis connu des services de police, leur présence en bas de mon immeuble un jour de manifestation aurait pourtant dû leur fournir un indice, mais il est vrai que les gallinacés ne sont pas connus pour leur force de raisonnement.
Une fois le contrôle terminé j’aperçois sur le trottoir d’en face 2 autres policiers en civil à proximité d’une voiture banalisée. Ils resteront à surveiller mon immeuble jusqu’à 15h30 environ.
J’apprendrai plus tard que plusieurs autres personnes ont subi les mêmes intimidations le même jour.

Aujourd’hui 15 mai 2016, à 9h plusieurs coups de sonnettes virulents me tirent du lit, avec le sale pressentiment que la bleusaille se trouve derrière ma porte. Bingo ! C’est dingue comme parfois notre intuition s’avère pertinente.... 4 ou 5 flics en uniforme cette fois me remettent un arrêté du préfet m’interdisant de me rendre le 17 mai dans les arrondissements traversés par la manifestation prévue à cette date, soit les 6ème, 7ème, 14ème et 15ème, ainsi qu’aux abords et sur la place de la République.

Je suis donc factuellement interdit de manifestation mardi et il y a fort à parier qu’ils seront de nouveau devant ma porte le 17 mai et tous les jours de manifestations. L’état d’urgence permet d’interdire sur simple présomption à des individus de disposer de leur liberté de se déplacer, ces pratiques visent évidemment à intimider et à isoler.
Se savoir surveillé depuis la porte de son appartement par des personnes en armes instille forcément la crainte et la paranoïa, tout dans leur comportement ressemble aux intimidations mafieuses, on t’attend en bas de chez toi, on te « conseille » de ne pas te rendre en manif, on te fait savoir que l’on sait quelle est la porte de ton appartement...

Au-delà de la vaine dénonciation, à cette tentative de briser le mouvement en isolant quelques individus nous devons apporter une réponse collective et réaffirmer notre solidarité sans faille à tous et toutes celles et ceux qui subissent ces mesures.
Pour une personne interdite de manifestation que 100 autres descendent dans la rue.

La solidarité est notre arme, la liberté notre crime

Samedi 14 mai, je suis chez moi, en banlieue parisienne, et deux flics (visiblement du commissariat local) toquent à la porte.

Ils veulent me donner une notification d’interdiction de circulation dans certaines rues de Paris. Étant donné que je leur dis tout de suite que je refuse de signer, ils ne me font pas lire la paperasse et je ne sais pas de quelles rues il s’agit, ni pour quelle période (mais c’est très probablement lié aux récentes manifestations - et bien sûr autorisé par les mesures de l’État d’urgence). De toute façon la seule chose à faire pour moi, est de me foutre totalement de leurs interdits.
Ma participation à la manif’ du jeudi 12 est un fait établi pour les flics : avec un autre compagnon, nous avons été contrôlés peu après être sortis du métro Vavin. Est-ce que c’est pour cela ? Le contrôle s’est « bien » soldé, c’est-à-dire qu’ils ont juste piqué une bombe de peinture. Ou parce que je suis connu comme un anarchiste revendiqué ? Je ne sais pas, et franchement je me fous un peu de ça aussi.

Contre l’État, toujours.

Mots-clefs : police
Localisation : région parisienne

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