Quand le dispositif policier empêche de se rendre en manif

Aujourd’hui, mardi 5 juillet 2015, nous avons été empêchés de manifester.
Aujourd’hui la préfecture de police de Paris, de concert avec le gouvernement à mis en place un dispositif militaro-policier démesuré. Ce dispositif nous a empêchés de nous rendre à Place d’Italie dans les temps.
Avec tous les barrages, les hésitations, les avenues bloquées, les fausses indications des policiers nous avons mis plus d’1h30 pour nous rendre à Place d’Italie.

14h. terminus de la ligne 5 à Bréguet-Sabin

14h. terminus de la ligne 5 à Bréguet-Sabin, une station avant Bastille. Place d’Italie est à 2 km, nous décidons de nous y rendre à pied.
A Bastille impossible d’emprunter le trajet de la manif, pour remonter le boulevard. Personne ne passe. On prend la direction de Gare de Lyon, on bifurque sur l’avenue Ledru-Rollin.
Le pont d’Austerlitz est bloqué. Personne ne passe. Gros dispositif policier. Aucun « parcours alternatif » n’est indiqué ou annoncé. On nous dit finalement que le pont Charles de Gaulle est ouvert. On s’y rend.
Effectivement, ça passe, on traverse la Seine, direction l’Institut du Monde Arabe pour ensuite remonter le boulevard de l’Hôpital. Impossible personne ne passe. Des manifestants essayent de passer par la gare d’Austerlitz, impossible également. Tout est verrouillé.

Des barrages policiers partout. Du dédain.

Des barrages policiers partout. Du dédain. A Austerlitz une policière nous insulte, elle hurle « vous nous faites chier avec vos manifestations de merde ».
Je sors mon portable pour la filmer, elle me menace verbalement, puis me dit qu’elle va me taper avant d’esquisser un geste rageur que j’esquive.
Personne ne sait où il faut aller pour se rendre sur le parcours de la manifestation. Les policiers présents et nombreux ne nous donnent aucune indication. De nombreuses personnes font demi-tour. Le dispositif fonctionne. On voit déjà les manifestants descendre du boulevard de l’Hôpital…
Une dame doit accompagner sa fille au bloc opératoire à la Pitié-Salpêtrière. Aucun flic ne lui dira par où passer.
Nous décidons de remonter l’avenue Pierre Mendès-France en direction du périph, on prend ensuite le boulevard Vincent Auriol jusqu’à Place d’Italie.

Quand on arrive, la place est vide, nettoyée.

La place est vide, nettoyée. Les camions de nettoyage sont loin devant nous.
Comme beaucoup de monde on se lance à la poursuite de la manif qu’on rejoint au niveau de quai de la Rapée.
Le cortège de tête est déjà arrivé à Bastille…

Aujourd’hui, le droit de manifester a été, pour beaucoup, bafoué.

Aujourd’hui de par le dispositif militaire mis en place et son organisation spatiale – démesurée mais millimètrée – le droit de manifester a été, pour beaucoup, bafoué. Nombreux sont ceux qui ont fait demi-tour.
Aujourd’hui, sous couvert de sécurité, l’État et la préfecture de police ont empêché, par la force, de manière manifeste et évidente que l’on puisse exercer notre droit à manifester.
Aujourd’hui une étape est encore franchie dans l’amenuisement de nos droits et libertés.
Les syndicats ne peuvent continuer d’accepter ces conditions.

Quand une vitre cassée vaut plus que le droit de manifester il est grand temps d’envahir l’Élysée.

Mots-clefs : manifestation | police

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