Grève chez Lidl : « Quelqu’un vous parle dans le casque pendant 6 heures 30, tout devient insupportable »

Du 2 au 6 décembre, une grève nationale s’est déroulée au sein de Lidl en France. En Indre-et-Loire, un tiers des salariés de la plateforme de Sorigny ont débrayé le 2 décembre, empêchant l’approvisionnement des magasins. Entretien avec l’un de ces salariés, réalisé le 5 décembre et publié sur un tout nouveau site tourangeau, La Rotative.

La principale revendication relayée par les médias locaux était le refus du casque utilisé pour la préparation de commandes dans les entrepôts. Ces médias ont aussi expliqué que si les salariés des magasins n’avaient pas fait grève, c’est qu’ils n’étaient pas concernés par le « pick by voice ».

Les revendications étaient multiples : travail le dimanche, salaires, conditions de travail... Le seul moyen de mettre la pression, c’est de bloquer les entrepôts, ce qui a des répercussions directes. Mais il ne faut pas croire : les salariés des magasins nous ont soutenus, ils n’attendaient que ça. La dernière fois qu’on a fait grève, c’était il y a neuf ans. On n’est donc pas des grévistes acharnés.
Le « pick by voice », c’est de la préparation de commande par casque. Ça veut dire que quelqu’un vous parle pendant 6 heures 30. C’est insupportable. En plus, les casques sont reliés en wifi, alors qu’on sait que les ondes wifi ne sont pas bonnes pour la santé. A Guiguamp, Nantes et Rennes, les salariés ont fait réaliser une expertise de leurs conditions de travail. Le rapport du cabinet Emergences a montré que la mise en place du « pick by voice » n’avait pas amélioré la qualité du travail, et avait au contraire entraîné une perte de productivité, tout en déteriorant les conditions de travail des préparateurs de commandes. A Sorigny, ça fait un an et demi que ce système est en place, et ça a un vrai impact sur la vie privée des salariés. Quand certains salariés rentrent chez eux, ils ne supportent plus le bruit. Les cris du bébé, la télé... : tout devient insupportable.

Combien de salariés étaient en grève à Sorigny ?

On était une trentaine, sur quatre-vingt-quatorze CDI en préparation de commandes. Les non-grévistes soutenaient nos revendications, mais on est tous soumis à une forte pression.

La suite de l’entretien à lire sur La Rotative.

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