Mise à jour samedi 7 mars : l’équivalent d’un ticket de bus d’augmentation par mois, c’est ce que les patrons proposent aux chauffeurs et chauffeuses après une semaine de grève. Ils sont passés aux menaces avec une procédure au tribunal contre trois syndicats de la boîte pour blocage illégal des sites de la filiale de Keolis. Jugement lundi. A noter que mardi, ce sont les 120 salarié·e·s du réseau TAM en Yvelines, géré par filiale de la RATP, qui se mettront à leur tour en grève illimitée.
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Mercredi 4 mars :
Depuis dimanche, les 275 salariés de la compagnie de bus Athis Cars protestent contre leurs conditions de travail dégueulasses et leur rémunération. Ils bloquent 3 dépôts (Athis-Mons, Morangis et Brétigny) et aucun car ni bus ne peut sortir. Apparemment très déterminés, ils se sont organisés pour tenir les sites la nuit. Ils ont également bloqué temporairement la N7 et menacent de durcir leur mouvement. La réponse des patrons : aucune, à part envoyer des huissiers menacer les salariés sur les blocages.
Il y a la patience et la rigueur. Mais pour être bon conducteur de bus à Athis Cars, il faut aussi... savoir se retenir d’aller aux toilettes. « Comme il n’y a pas systématiquement de toilettes en bout de ligne, on passe parfois sept heures sans pouvoir y aller. Il faut se débrouiller, mais pour les conductrices, pas de débrouille possible », assure Elbekkaye Merzouki, délégué du personnel CFDT et membre du CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail).
Aujourd’hui, trois syndicats d’Athis Cars, la compagnie de bus aux 2,5 millions de voyageurs par an, appartenant au groupe Keolis, ont appelé à un mouvement massif de grève. Et pas seulement pour l’absence de toilettes... Les usagers du nord de l’Essonne et d’une partie du Val-de-Marne devraient connaître de grosses perturbations sur leurs lignes. Et ce, pour une durée illimitée. « Un risque de blocage total des dépôts des bus et cars de la société par les grévistes n’est pas exclu », prévient même la direction d’Athis Cars.
Lundi, petit coup de pression supplémentaire, un bus s’est positionné en double-file sur la N7 bloquant l’une des deux voies en direction d’Orly et de Paris. Une action que les salariés promettent de refaire si les patrons ne répondent pas rapidement aux revendications.
Ce lundi, tous les bus d’Athis Cars sont restés dans le dépôt athégien. Tous ou presque. Un seul et unique car a réussi a effectué une sortie en dehors du dépôt. Seulement, ce dernier n’est pas allé bien loin. En effet, il s’est stationné en double file sur la route Nationale 7 juste devant l’entrée de la société de transports, bloquant une des deux voies en direction de l’aéroport d’Orly et de Paris. Ce bus orné de drapeaux des différents syndicats et de banderoles avec des slogans évocateurs présentant la situation aux automobilistes est donc resté toute la journée sur cet axe très fréquenté. « Ça a créé des embouteillages, mais c’est une façon pour nous d’attirer l’attention des gens sur ce que nous vivons en ce moment », garantit un représentant FO du personnel.
Les salariés ont reconduit leur grève ce mardi.
Ces dernières années des grèves assez fortes ont déjà eu lieu chez Keolis en Essonne, où le bus d’un jaune avait été incendié, et à Versailles, où la grève avait duré 15 jours. Les chauffeurs et chauffeuses du coin sont combattifs : ceux et celles du transporteur privé Daniel-Meyer, en Essonne, avaient mené un conflit de 9 jours en 2013.
Sources :
- Le Parisien, ici et là
- Essonne Info
