Des Nouvelles de Pologne - mai à août 2016

Dans la famille des dérives sécuritaires et autoritaires de la région européenne, je demande la Pologne ! Après la Hongrie, la Turquie, la France et j’en passe, l’État polonais met en place des mesures liberticides et de contrôle de la population, avec comme cibles principales, les étrangers et les anarchistes. (...)

3 anarchistes se trouvent en prison, depuis fin mai et pour 6 mois, en préventive en attendant leur procès, en isolement, chemise rouge, et considérés comme les "prisonniers les plus dangereux", ils sont accusés de "tentative d’incendie volontaire sur une voiture de police". Ils nient leur implication dans cette affaire.
Une nouvelle loi antiterroriste est entrée en vigueur "de manière forcée" (sorte de 49,3) en juin, et les jardins ouvriers radicaux squattés à Varsovie sont menacés d’expulsion.
Le texte qui suit est une lettre ouverte de différents collectifs polonais à propos des récents événements.

Lettre ouverte à propos des arrestations des trois anarchistes à Varsovie

Les médias en Pologne publient de plus en plus de nouvelles absurdes et des reportages unilatéraux sur les arrestations des trois anarchistes survenues lundi 23 mai. Nous interprétons cela comme une tentative d’intimider et de criminaliser les mouvements pour la justice sociale en Pologne.

Pendant que nous écrivons, les autorités polonaises poussent à la soi-disant « loi contre le terrorisme » qui entrera en vigueur le 1er juin. Ce n’est pas une coïncidence si, à l’approche de cette date, les médias et les politiciens tentent désespérément de construire une réalité où cette nouvelle loi soit absolument nécessaire.

Sans aucun doute, l’analyse minutieuse de l’opération de la police qui neutralise la soi-disant attaque incendiaire contre un de leur véhicule la nuit du 23 mai est complètement en contraste avec le silence des médias sur les plus récents événements qui contrastent l’image de la « police-héros ».

Il y a quelques jours, la police de Wroclaw a assassiné Igor S., un homme désarmé. Igor a été brutalement battu à mort pendant qu’il était détenu dans une station de police. Dans ce cas il est difficile de trouver trace de légitime indignation de la part des politiciens, des médias, de la police et des experts en terrorisme.

Les journalistes préfèrent pointer leur cible critique d’un autre côté quand il s’agit de brutalité policière.

Cependant, les morts par main de la police sont seulement la pointe de l’iceberg : extorsions, passages à tabac et protection extra-législative des intéressés du pouvoir, sont le pain quotidien en Pologne.
Chaque année, des 16.000 plaintes contre la police, seules 5 % sont prises en considération, pendant que le reste est tout simplement ignoré. Grâce aux omissions et partialités de la part des médias, la police n’a pas peur des répercutions. Il est vrai d’affirmer que les gens sont officiellement découragés de dénoncer les abus car ils savent bien que ça n’aura aucun effet. La vérité est que seules les grandes protestations et perturbations sociales sont en mesure de prévenir la violence de la police silencieusement cachée sous le tapis...

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Note

L’intégralité de la brochure dispo en pdf :

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