Des lueurs tenaces – Résistons ensemble no 132, juillet/août 2014

Le bulletin n° 132, juillet/août 2014 du petit journal mobile recto-verso A4 du réseau Résistons ensemble contre les violences policières et sécuritaires est sorti. Pour lire l’intégralité et télécharger ce bulletin mis en page au format pdf : http://resistons.lautre.net/.

Des lueurs tenaces

En ces temps mornes où la guerre entre pauvres montre sa sale gueule, des combats porteurs existent et persistent, qui voient s’allier différents groupes de travailleurs, intermittents, chômeurs.

En région parisienne par exemple, des postiers du 92 sont en grève contre la dégradation de leurs conditions de travail depuis plus de cinq mois, rejoints en mai par des postiers du 91 et de Paris 15e. Depuis juin ils et elles participent régulièrement aux actions incessantes – notamment d’occupation – de la Coordination des intermittents et précaires contre la nouvelle attaque sur l’assurance-chômage qui vise en fait l’ensemble du régime d’indemnisation y compris l’intérim. Et même si la grève des cheminots contre le découpage de la SNCF en trois pôles (pour mieux privatiser ses secteurs rentables) n’a pas duré plus de deux semaines, cela a suffi pour organiser sur la fin des manifestations et rassemblements communs et indépendants avec les autres secteurs en lutte, à l’encontre des directions de la CGT et de SUD qui, poussées par la base, avaient appelé et permis la grève, mais qui ne pouvaient accepter d’en perdre le contrôle. Et même si le festival d’Avignon a bien lieu, la détermination reste profonde chez beaucoup (on ne se bat pas en dansant nu ou en épinglant un carré rouge sur sa chemise, mais en sabotant concrètement la tenue des spectacles), notamment dans la volonté de tisser des liens entre personnes en lutte.

Pour celles et ceux qui paraissent les plus coriaces la répression est rampante : trois convocations à la sûreté territoriale parisienne (21 mai, 25 juin, 2 juillet) pour plusieurs postiers syndicalistes du 92 en grève, pour des prétextes bidons qui pour le moment ne tiennent pas (dégradations, agressions, vols…).
L’alliance systématique entre gouvernement, patronat et police se rappelle bien à nous, entre les lacrymos, les licenciements, les gardes-à-vues, les commissions disciplinaires…
Mais à chaque convocation environ 200 personnes diverses et variées se sont rassemblées en solidarité, la dernière aux cris de « Vigiles, police, répression, hop ! Tout ça à la poubelle ! » Agir et s’organiser concrètement à partir de là où on est, de manière indépendante (y compris vis-à-vis des directions syndicales qui sanctionnent et affaiblissent des éléments trop remuants, comme les postier-e-s parisien-ne-s dont les mandats ont été retirés par les chefs de SUD-PTT 75 suite à une intervention orale probablement trop autonome et énergique dans un bureau non-gréviste).

Chercher la rencontre, le lien, les solidarités horizontales avec d’autres secteurs, d’autres groupes, d’autres populations en lutte.
Voici une piste prometteuse où un slogan normalement ronflant prend une autre saveur : « Chômeurs, précaires, intermittents, cheminots et postiers, avec ou sans papiers, c’est tous ensemble qu’on va gagner ! »




Au sommaire


  • Des lueurs tenaces
  • Cette fois-ci ça commence à sentir mauvais
  • « Lynchage d’un jeune Rrom : ce drame doit servir d’ultime alerte ! »
  • Expulsions des campements de Rroms
  • [RIPOSTES]
    À Besançon, Millau, Paris
  • [CHRONIQUE DE L’ARBITRAIRE]
    Police, justice, prison : la réponse de l’État aux questions sociales
    « L’État m’a tabassé, il a fait son travail »
    Calais : évacuations, rafle, enfermements, expulsions et tirs de carabine
    À Lille comme ailleurs, reste pauvre et ferme ta gueule !
    Défoulements racistes à l’occasion des matchs de L’Algérie
    Une répression dans l’indifférence
Mots-clefs : violences policières
Localisation : région parisienne

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