Déradicalisation ? Centre de Pontourny : « On peut faire le pari de la rencontre »

L’établissement qui accueillait une quarantaine de mineurs étrangers isolés est devenu un « centre de prévention, d’insertion et de citoyenneté » dans le cadre de la politique de « déradicalisation » lancée par le gouvernement. Entretien avec un éducateur.

En avril 2015, le conseil de Paris annonçait la fermeture du centre de Pontourny, situé à Beaumont-en-Véron, dans le sud de l’Indre-et-Loire. L’établissement accueillait alors une quarantaine de mineurs étrangers isolés. Le site est depuis devenu un « centre de prévention, d’insertion et de citoyenneté », qui accueillera des jeunes majeurs dans le cadre de la politique de « déradicalisation » lancée par le gouvernement. Entretien avec un éducateur.

Pouvez-vous rappeler quel type de public était accueilli au centre de Pontourny avant sa reconversion ?

Notre établissement était un centre éducatif et de formation professionnelle (CEFP) dépendant de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) de Paris [1]. Au départ, nous étions un établissement tout à fait classique de l’ASE : on accueillait des jeunes en situation familiale ou sociale difficile, qui étaient confiés à l’ASE par le juge des enfants, quand il existait une suspicion de danger concernant leur éducation.

Comme le centre était éloigné de Paris, on a progressivement eu de moins en moins d’admissions. On s’est alors posé la question de l’avenir du centre. A la même période, il y a eu une augmentation de l’accueil des mineurs étrangers isolés par l’ASE de Paris. Or, avec cette population, il n’y a pas besoin de travailler avec les familles ; notre éloignement par rapport à Paris n’était donc pas un problème. À partir de 2002, on a donc accueilli en grande majorité des mineurs étrangers isolés ou des jeunes majeurs.

Mots-clefs : mineurs isolés

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