Imaginez.
Sur les 11 joueurs de l’équipe de France de foot, à peine la moitié est titulaire, les autres ont été recrutés via Pôle Emploi hier. Ce n’est pas un cauchemar, c’est la réalité quotidienne de nos écoles.
Ce dimanche 3 juillet, Saint-Denis accueillait France-Islande en quart de finale de l’Euro 2016.
Ici, des enfants rêvent, comme partout ailleurs, d’une glorieuse carrière de footballeur professionnel. De jeunes footballeuses talentueuses et motivées s’entraînent d’arrache-pied. Mais est-ce la seule carrière que nos enfants puissent espérer ? Ne doivent-ils pas avoir le droit à la même école qu’ailleurs, pour que tous les possibles s’ouvrent à eux ?
Pronostics absurdes.
Contrairement aux pronostics du Ministère de l’Éducation dite Nationale,
la situation des écoles du 93 ne s’est jamais améliorée.
Oui, il y eu des instits à la rentrée, mais… on a « oublié » de nommer des remplaçants, même pour des congés maternité annoncés ! La catastrophe était écrite et dès les premières absences, la situation n’a fait qu’empirer : les taux de non-remplacement ont été pires que l’an dernier. Certains jours, plus de 300 classes sont restées sans instituteur. Pour régler ce problème, L’État annonce triomphalement la création prochaine de ….
110 postes de remplaçant-e-s !
Les enfants en difficulté sont abandonnés : la suppression de 190 postes de RASED est « compensée » par la création de … 16 postes ! Pour éviter d’ouvrir des classes, on multiplie les classes doubles-niveaux, parfois confiées à des enseignant-e-s stagiaires ou contractuelles. Et on annonce 60 fermetures de classes !
Parents, supporters de l’école publique !
Les parents des écoles menacées de fermeture de classe sont allés manifester à Bobigny, où siégeait le comité technique chargé de discuter ces propositions. Résultat : match reporté au 4 juillet. Big up aux parents des écoles Paul Langevin, Henri Wallon et Pasteur, de Saint-Denis ! Big up aussi aux parent de l’école Daniel Renoult à Montreuil ou Joliot-Curie à Saint-Ouen, qui écrivent chaque semaine à leurs inspections pour signaler les absences non remplacés et occupent leurs écoles jusqu’à ce qu’arrive un remplaçant.
Le 93 fait son Mercato.
Les parents se mobilisent mais que fait l’Éducation dite Nationale ?
Ou sont les investissements à la hauteur de l’enjeu ?
Pour que nos enfants aient un instituteur formé chaque jour, quand va-t-on recruter et former des candidats en nombre suffisant et dans de bonnes conditions ?
Il faut pour les instits un Clairefontaine de l’enseignement !
Doit-on, pour cela, demander un financement à l’UEFA ?
Ou l’Éducation dite Nationale se donnera-t-elle enfin les moyens d’assumer ses devoirs envers nos enfants ?
