Coopération sécuritaire française et répressions au Gabon

Lettre ouverte de Survie contre le maintien de la coopération sécuritaire française avec les forces de l’ordre gabonaise

Face à la répression massive au Gabon, la France doit suspendre sa coopération sécuritaire !

Alors que l’élection présidentielle est prévue le 27 août, le dictateur Ali Bongo vient de lancer une nouvelle vague de répression contre toutes les voix dissidentes du pays, dans un contexte pré-électoral déjà extrêmement tendu.

Le 8 juillet a débuté l’opération militaire « Nguéné » qui met les forces de sécurité « en alerte » sur l’ensemble du territoire, replaçant des « checkpoints » dans les rues, à l’instar de ce qui s’était passé suite à la mascarade électorale de 2009, grâce à laquelle Ali Bongo a succédé à son père Omar, avec le soutien de N. Sarkozy. Cette remilitarisation des rues confirme la préparation du passage en force, pour la seconde fois, d’Ali Bongo.

Elle s’accompagne d’une vague massive d’arrestations arbitraires et de violences à l’encontre de différents militants. Le 9 juillet, lors d’un meeting de la société civile dans un lieu privé, 26 militants ont été arrêtés, notamment le président de la Confédération syndicale Dynamique Unitaire J.R. Yama et celui du Syndicat national du personnel de l’agriculture Koumba Mba Essiane. En parallèle, au moins 7 responsables du groupe de jeunes activistes « L’armée du Mapane » (mouvement issu majoritairement de quartiers populaires de Libreville) ont eux aussi été arrêtés, notamment ses principaux dirigeants Rovelt Maye et Gaël Koumba Ayouné. Lundi, c’était au tour de l’opposant politique Fortuné Edou Essone.

Note

Les arrestations arbitraires continuent !

De nouvelles arrestations ont eu lieu dans la nuit du jeudi 21 au vendredi 22 juillet. C’est ainsi que Firmain Ollo Obiang, qui avait déjà passé plus de 200 jours en prison fin 2014 (sans qu’aucun procès ai eu lieu jusqu’à la veille de sa sortie) a été arrêté cette nuit en repartant d’une veillé mortuaire par des forces de sécurité d’Ali Bongo. Deux de ses camarades ont aussi été arrêté avec lui. Aucune information n’a été donnée sur le lieu d’inculpation.

Selon les proches du président de la confédération Dynamique Unitaire J.R. Yama, ce dernier ainsi que ses camarades, en détention depuis le 9 juillet, subiraient de nombreux mauvais traitements. La famille de J.R. Yama s’inquiète notamment du risque de détérioration de la santé de ce dernier, qui est très fragile.

Cette lettre depuis la publication dans le journal l’Humanité le jeudi 21/07, a reçu le soutien de nombreuses organisations et mouvements citoyens gabonais, et souhaitent ainsi s’associer aux premiers signataires :

Le Moral (Mouvement Radical pour la Libération). Le Syndicat National des personnels de l’Agriculture (Synpa) Le Mouvement citoyen « Temoins Actifs » L’Organisation Nationale des Personnels du Secteur de l’Equipement (ONPESE) Le Réseau Femme lève-toi. Le Club 90 Le Syndicat National des Professionnels de la Famille (SYNAPF) Le Syndicat National des Personnelles des Publics, Parapublics et Privées (SYNAP-PME) L’association contre le Risque Médical du Gabon. Solidarite pour le développement du Gabon. Le Front des indignés. Femme en colère. Le syndicat National des Enseignants et Chercheurs (SNEC) Le syndicat Hippocrate.

Mots-clefs : françafrique | répression

À lire également...