Parce que plus personne ne croit en la télévision, ce qui la rend au moins plus inoffensive que ce nouveau média engloutie par toute une génération câblée de manière permanente. Et les amoureux de l´écran se défendront par l´attaque, mais exprimer les dangers d´une technologie ce n´est pas enseigner la peur, non, la méfiance, oui ! Ce n´est pas le support qui est visé, tout outil a besoin d´une critique saine, c´est ses acteurs/trices et ses publics qui doivent être mis au centre de la conversation, parce qu´iels (ils/_/elles) sont aussi coupables l´un(e) que l´autre, les premier(e)s peuvent dire n´importe quoi et les second(e)s le répéter bêtement.

"Plutôt que de spéculer sur les conspirations des puissants,

il serait grand temps de penser à organiser celle du peuple !"

 

Un hominidé particulièrement agité, le visage masqué par un foulard de couleur noir

Le premier enseignement du média image est « ce que tu vois est réel, ce qui est réel se voit, l´humain a le don du mensonge, les images ne l´ont pas ! » N´importe quel sujet peut désormais être décortiqué par milles subjectivités, quelques explications scientifiques « irréfutables », plusieurs interventions d´ « experts/tes » soupçonneux/ses, deux trois preuves chocs suffisent à refaçonner l´instant.

D´une défiance légitime à l´extrapolation pressante !

Une critique radicale du média passe aussi par une critique radicale de l´individu malléable, fainéant et crédule qu´est le spectateur/trice, l´auditeur/trice, le lecteur/trice ou l´internaute, tous ces consommateurs d´informations....

Quelqu’un

Parenthèse

Il nous semble nécessaire de rappeler les origines du conspirationnisme, mouvance contre révolutionnaire dont les raisonnements ont toujours été puisés dans l´obscurantisme et le conservatisme, raisonnements boucliers, face à la déperdition de l´autorité religieuse ou à l´affaiblissement de l´idéologie monarchiste/nationaliste/patriarcale, au service, toujours, d´un traditionalisme immobiliste profitant aux puissances (doctrinales ou concrètes) de l´époque.

« (…)mais tous ces forgerons d´âmes avaient aussi leurs critiques, qui firent de leur plainte une entière profession. Des critiques qui enviaient, le plus secrètement possible, la faculté des maitres qu´ils faisaient adversaires. »

 

Anna Menaise – Comptes rendus des absurdités du siècle

En Dehors.

Nous ne faisons malheureusement pas partis des élus qui comprirent la nature du monde sur internet. Nous n´avons malheureusement que des faits à vous transmettre, loin des compétitions d´hypothèses toutes plus sensationnelles les unes que les autres…

Si la nouvelle « philanthropie » des gestionnaires transforma l´image de l´asservissement classique, changeant les rites de la domestication démocratisée : de la stimulation de l´ignorance aux pédagogies punitives de la méritocratie, du racialisme des expositions coloniales à l´universalisme des centres de rétention, du bucher au couvent à l´émancipation code barre hypersexualisée, et cætera ; un certains nombres d´individus, froissés par cette évolution de forme - outrageusement excessive -, conçoivent désormais leurs contradictions cruellement puériles comme une forme de résistance à ce nouvel ordre « décadent », « droit de l´hommiste » et « dévirilisé ».

"J´ai toujours désiré composer avec la malléabilité des masses,

que nous cherchions à secourir par catéchisme inversé."

 

Un cyber-gourou, interview imaginaire

Il est donc tout aussi important de constater l´immersion des mouvements « nouvelle droite » dans la pensée complotiste réactualisée, qui ne renie pas ses filiations fondamentales, pire, qui les ravivent par absence d´idée, par archaïsme, nostalgie fossile, sénile, profitant des défaillances du monde moderne pour l´y introduire en tant que panacée.

« Révolution conservative ».

Comme, panser les maux de l´avenir avec ceux du passé.
Leur futur derrière eux.

« Le véritable intérêt n´est pas la conviction, on pourrait même dire le contraire. Nous n´aurons bientôt plus besoin de nommer les choses, parce que nous en auront déjà entendu parler, une fois ou deux, ci et là, qu´elles seront antérieurs à la pensée. La plupart des gens qui surfent sur le sujet ne font que l´effleurer, ils connaissent des dates, des noms, ont des références relayées par d´autres eux même relais de relais…Mais c´est comme ça que ça doit se passer, que tout le monde sache dans le détail nous on s´en fout ! Ce qu´on veut c´est qu´un maximum en entendent parler. Il faut préparer les esprits, créer un terreau psychologique en attente de semences. Aujourd’hui, personne ne peut encore nous croire mais demain, tous auront ce doute en tête. »

 

Un fervent convaincu, militant virtuel.

Contre la mondialisation, l´uniformisation et l´exploitation surproductive, iels voudraient nous servir le chauvinisme, la mémoire, le sacré, la ré-industrialisation et le protectionnisme. Contre un faux progressisme perverti par le tout monnayable, iels nous tendent un hymne rétrograde, aux valeurs gauloises et aux libertés contraignantes. Les stéréotypes marchands, la compétitivité comme principe, le désir pour besoin, les conditions de genres, les processus d´exclusions sociales, normatifs et autoritaires, et l´ensemble des éléments qui constitue le paradigme contemporain restent intacts, le syndrome de l´âge d´or, la crainte de l´irrévocable, du désastreux, de l´imprévisible changement, le besoin de s´identifier aux catégories du vivant fragmenté plus qu´une quelconque pensée contestataire.

« travail ! famille ! patrie ! »
Le renversement de la pensée française !
L´ insoumission conceptuelle d´une époque à la vacuité sinistre, à l´absurdité nocive ; Qu´un tel constat confirme.

Nous nous adressons à tous ceux qui, dupés de prés ou de loin par cette extrême droite ingénieuse qui a bien compris l´intérêt d´un media prétendu « voix du peuple » et le rôle qu´elle pouvait y jouer, continuent de distribuer des suppositions, de gangréner les réflexions, de partager toutes les « divulgations » pixellisées qu´iels découvrent sur des sites « sérieux » sans jamais en vérifier ni les sources, ni leurs véracités. Et la question n´est plus tant de savoir discerner les informations des fabulations, la question est plutôt de savoir qui en tire profit comment et pourquoi.
Lorsqu´on constate l´intérêt que porte les courants traditionalistes/alter-nationalistes/ethno-différencialistes aux « quartiers sensibles », aux « musulmans », aux « couches populaires déracinées ». Lorsqu´on constate la récupération des conflits israélo-palestiniens par cette nouvelle droite populiste-populaire, cherchant à instrumentaliser une colère bâillonnée, à cultiver un antisionisme fédérateur toujours plus ambigus, on comprend que ces nouveaux prophètes, qui sermonnent dans l´excitation de leur grandes découvertes tous les sceptiques qu´ils infantilisent, ne sont souvent que les relais implicites d´une pensée réactionnaire, conservatrice et xénophobe.

Une information dite « alternative », un pseudo site de « contre culture », une bannière à la typographie rebelle, un documentaire « antisystème » ou un sigle humaniste peuvent cacher de nombreux faux amis profitant des artifices propres au virtuel.

Si l´anonymat est un avantage,
qui prétend représenter causes et luttes qui leur sont étrangères ?

D´une certaine manière, nous respectons et supportons vos efforts destinés à décrypter le réel. Que le profit fasse figure de sens, que la guerre conserve son rôle de modèle économique parallèle, que le contrôle du vivant, le spectre sécuritaire (dans son nouvel antiterrorisme misérable) soient vœux des responsables n´est plus discutable, ils font figure d´évidences. Néanmoins, ces éléments sont à nos yeux les fondements de toutes dominations. [1]

Pas de satanisme fébrile, de surpuissance stratégique inébranlable. Les banalités structurelles de l´ordre, les caractéristiques de l´organisation, les disciplines des souverains, bref, les conventions de l´autorité, moins occultes qu´elles n´y paraissent.

En Dedans.

A posteriori, la détention de la vérité est un confort que le doute n´offre pas, néanmoins il est un rempart aux égarements de l´arrogance.

Masquer la réalité d´un monde par des épouvantails ésotériques, des arguments invérifiables ou des moulins à vent spectaculaires ne peut que décrédibiliser l´ensemble des accusations faites au modèle d´organisation sociale dont les horreurs sont, elles, bien réelles.

Définir un ennemi pour ôter le « pourquoi », encore, se persuadant d´être au sommet de « la dissidence » qui est finalement, de par sa simplicité, plus populaire qu’on ne le croit !

Devenir une petite élite éclairée, qui sait mieux, plus…
Quand le conditionnement du système renvoie à ses détracteurs ses propres règles, l´auto critique relève du courage.

Et puis, quel objectif ? Si l´invraisemblable vient estomper la folie ordinaire du cosmos marchand ? Si les soupçons finissent par gommer les preuves ? Et si, finalement, l´impuissance et le fatalisme sont tout ce que le conspirationnisme propose ?

A quoi bon en savoir trop sur le monde s´il finit par nous échapper ?

Critiquer la concentration, connecté à votre cellulaire-matricule, relié à un moteur de recherche à la mémoire virtuelle incalculable lui-même raccordé à vos réseaux sociaux, gueuler à la propagande sur votre poste de télévision, dénoncer les méfaits de telle ou telle compagnie tout en consommant leurs produits, s´insurger face au puçage présumé de la population en vérifiant soigneusement la traçabilité de votre viande hachée…Pas de conclusion miracle, pas de postulat révélateur, pas de conspiration raccourcie. La tendance actuelle ! Qui ne sollicite que notre assistance quotidienne, notre coopération pour béquille.

Nous ne cherchons pas à vous engourdir sous le poids des culpabilités, du sens citoyen ou de la responsabilité individuelle, nous désirons rappelez que chaque actes, chaque décisions produisent toujours un certains nombre de conséquences plus ou moins inattendues, qu´on ne peut plus à la fois, blâmer la machine en étant conscient d´être un de ses indispensables rouages.

Condamner l´invisible c´est souvent, blâmer indirectement un reflet.

L´ennemi ciblé, ce bouc émissaire salutaire, ne peut que nous soulager, pas nous décharger de toute influence.

Combien de fausses rébellions encore ? Combien ? Pour accepter que nous sommes ce système, que nous sommes seuls à le nourrir. Combien pour comprendre qu´ils n’ont que le pouvoir qu’on leur donne ?

Tentons de rester pondérés, informés et tenaces, sans pour autant agiter l´étendard de la prétention.

Il n´y a aucun doute possible,
notre contestation n´est pas celle qui prétend détenir la vérité,
elle est tout le contraire !