Combien de fois 4 ans ?

En 2000, j’ai été violée par un mec qui gravite dans le milieu militant/squat/punk.
Je me suis longtemps demandée ce que je pouvais faire, et là, huit ans après, j’ai eu envie de publier ces 3 textes.
Les deux premiers se ressemblent beaucoup, ils ont pourtant été écrits à 4 ans d’intervalle. Le troisième est sorti comme ça, très vite. Je ne sais pas encore quelles vont être les suites de tout ça, ça me fait du bien de sortir toute cette merde.

juillet 2004

La première fois que j’ai couché avec un garçon j’avais dix-huit ans. C’était le début de l’été… Quand je dis coucher, je parle bien sûr de coït avec pénétration vaginale, moi en dessous, lui au dessus. Les câlins, les préliminaires, c’est des fioritures mais ce n’est pas considéré comme « l’acte sexuel ».
Je ne le connaissais pas, je l’ai rencontré parce qu’il jouait en concert sur Paris. Je l’ai dragué, lui ai fait comprendre qu’il me plaisait beaucoup physiquement, on a parlé d’anarchisme, de végétarisme, de bd (facile pour un punk végan). Je ne sais plus comment, on a fini par se faire des bisous, et puis on a été se coucher. C’était un peu chiant, on n’avait pas vraiment d’intimité, y avait des mecs qui continuaient de picoler à côté et qui faisaient des réflexions de beaufs. Je lui ai donc proposé d’aller chez moi.
On y va. J’avais un peu la pression mais je le trouvais beau et marrant. Et puis chez moi, on s’est déshabillés, tripotés, je n’osais pas lui dire que j’avais un peu peur ; je voulais que la « première fois » se passe vite, sans chichi, parce que beaucoup de mecs tirent une gloire ou une fierté de dépuceler une fille. Et je ne voulais pas ça.
J’étais angoissée, et puis à cette époque je connaissais très mal mon corps, surtout mon vagin, j’étais incapable de me détendre.
Il met une capote. Elle était mal lubrifiée et ça me faisait mal avant même qu’il rentre. Je lui ai demandé d’enlever la capote, ça m’irritait trop. Il l’a fait.
On s’est frottés un peu, lui me serrait (j’étais écrasée sous lui), je ne savais pas trop quoi faire, je lui disais d’aller doucement, je gémissais pas mal, le repoussais mais l’embrassais. J’attendais que ça arrive. Mais quand j’ai senti que ça allait arriver, j’ai eu très peur, je ne voulais plus, j’aurais voulu qu’il s’arrête.
J’ai dit non, sans grande conviction, mais je l’ai dit. Pas très fort, mais plusieurs fois.
Et puis il m’a pénétrée, sans que je m’y attende, un peu comme quand un médecin fait une piqûre en disant « tu vas voir, tu vas rien sentir » ; j’ai eu assez mal. Je crois qu’il a joui pas très longtemps après.

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