Chômage technique : keuf en garde-à-vue

On en parle régulièrement dans les médias. Des flics iraient en garde-à-vue... Pas tous hein. Ce jeudi 28 mai au matin encore, quand deux flics bourrés écrasent et tuent un livreur de pain, seul le conducteur est mis en garde-à-vue. Et l’autre ? il était monté de force dans la voiture ?

Alors on a l’impression que les flics sont des personnes ordinaires. Certes, ils sont rarement poursuivis, encore moins déclarés coupables.

Mais au moins ils subissent, eux aussi, comme tout le monde, la crasse et la puanteur de la cellule de garde-à-vue, les odeurs de pisse, de merde et de sang, le confort infini de la banquette de béton et celui de la couverture, pliée mais pas lavée.

Eux aussi, on leur envoie les gobelets d’eau à la gueule, ou on les amène en chaussette dans les toilettes où une eau stagnante et merdeuse croupie.

Eux aussi on les fout à poil et on leur fait des blagues avec la matraque.

Eux aussi on les traite de singe ou de chienne.

Eux aussi ils dorment sous un néon et se font réveiller par la Bac de nuit, hilare, toutes les 10 minutes.

Eux aussi ils se prennent des petits coups dans l’angle mort des caméras.

Ben pas vraiment...

Alors, ça se passe comment une garde-à-vue de keuf ?

Cette histoire de flics bourrés m’en rappelle une autre. Ce jour-là, je passais devant un officier de police judiciaire (OPJ) pour je-ne-sais-qu’elle raison, dans le cadre d’un contrôle d’identité. A peine commencé que l’OPJ s’éclipse et revient avec deux collègues à lui et une autre personne.

Cette personne se révélera être un flic, arrêté. Ambiance à la cool. « Bon, je vais devoir te mettre en garde-à-vue, mais on va pas te mettre en cellule, t’iras dans la salle de repos ». Pas de fouille, pas d’enlevage de lacet ni de ceinture. « On te mettra en cellule si y a la préf qui vient ».

Le bonhomme avait, d’après ses dires, défoncé un rugbyman à la sortie d’une boîte de nuit. Le rugbyman lui avait piqué « sa » nana. Ni une ni deux, c’était l’affrontement entres keufs et rugbymen. Les flics avaient gagné (d’après lui toujours). Manque de bol, le rugbyman, qui s’était retrouvé à l’hosto, avait porté plainte. Or le flic n’avait pas manqué de lui dévoiler son métier avant la baston.

Et là, l’OPJ de décrocher le téléphone, et d’appeler tous les comicos de l’arrondissement, en demandant qui était à la soirée, si y avait pas des collègues pour témoigner, s’ils voulaient pas témoigner même s’ils avaient rien vu....

L’histoire ne dit pas ce qu’il en est advenu.

s.

Mots-clefs : flics ripoux

À lire également...