« Ce n’est pas une bavure » - Résistons ensemble

Le bulletin no 135, novembre 2014 du petit journal mobile recto-verso A4 du réseau Résistons ensemble contre les violences policières et sécuritaires est sorti.

Pour lire l’intégralité et télécharger ce bulletin mis en page au format pdf :

http://resistons.lautre.net/.

« Ce n’est pas une bavure »

Pour le gouvernement Hollande/Valls la mort de Rémi Fraisse n’est « pas une bavure » comme l’a dit le ministre Cazeneuve. Alors que Sarkozy s’est seulement contenté de couvrir les violences policières, la gôche assume, de plus en plus ouvertement, le droit de tuer, d’écraser, d’abîmer les corps, d’emprisonner, d’interdire la rue… Rien qu’en 2014, 9 personnes tuées, et 9 mutilées, éborgnées par la police.

Et le pouvoir a un plan. C’est la « tactique du salami » inventée par le dictateur stalinien hongrois Rakosi. Elle consiste à éliminer ses opposants, pas d’un seul coup, mais en coupant de fines tranches l’une après l’autre. C’est un succès mondial. Dans cette France qui s’enfonce dans la crise, où partis et syndicats jouent le jeu du pouvoir, c’est la jeunesse radicalisée qui représente le premier danger. Son action, désintéressée, motivée par des idéaux généreux pourrait être la mèche qui allume l’explosion sociale et politique. Alors, en avant avec le salami. Une première tranche, ce seront les jeunes des quartiers populaires, majoritairement descendants d’immigrés africains, écrasés par la répression policière – qui tue et mutile des dizaines d’entre eux dans le silence total et depuis des années – et le chômage massif. Ils se sont révoltés cet été face à la barbarie de l’État d’Israël à Gaza, l’État les frappe encore, les stigmatise comme antisémites, il interdit deux manifestations à Paris (une première depuis la guerre d’Algérie !), réprime durement ceux qui ont bravé les interdictions et traînent certains d’entre eux devant les tribunaux (des procès ont eu lieu le 29 novembre, 3 jeunes y ont été accusés d’avoir appelé à une manif interdite à l’aide de tracts ou d’un mégaphone, verdict le 10 décembre, une 4e jeune femme accusée de détention d’arme – en fait une mini bombe lacrymo qui a été trouvée sur elle au moment des vérifications d’identité dans le métro Barbès alors qu’elle portait un keffieh- elle devra payer 150 euros d’amende). Une autre tranche du salami, ce seront les zadistes qui s’emparent de l’écologie dans leur recherche d’une autre société. Pareil, Rémi Fraisse est tué, des manifestations sont interdites (à Paris, à Toulouse, à Nantes à Rennes…), des dizaines de personnes sont blessées, poursuivies devant la justice, stigmatisées comme « jihadistes verts »…

Comme les tranches de salami, ces deux franges de la jeunesse radicalisée sont encore trop éloignées l’une de l’autre, elles luttent en parallèle. Marcher séparément et frapper ensemble, Testet et Palestine, même ennemi, même combat. Un premier pas en ce sens à été fait par la manif du 8 novembre contre les violences policières à Paris qui a eu pour destination le quartier de Gambetta, à quelques mètres de l’endroit où, en 2007, Lamine Dieng est mort sous les coups des policiers qui l’avaient interpellé, des prises de paroles, des pancartes et des banderoles n’ont cessé de rappeler que la lutte contre les violences policières peut permettre de faire le lien entre ces deux jeunesses séparées et les sauver de l’isolement dans lequel l’État veut les cantonner.

Au sommaire :

  • Lettre ouverte à la mère de Rémi
  • « Ce n’est pas une bavure »
  • [Chronique de l’arbitraire]
    Éborgné par un tir de flashball dans un quartier populaire de Blois
    Meurtre à Noisy-le-Sec : un policier est renvoyé devant les assises
    Le policier qui a tué Umüt de nouveau acquitté
    Stop le contrôle au faciès
    Expulsion du Transfo à Bagnolet
    Répression antisyndicale à La Poste, suites
  • [Agir]
    Rassemblement de soutien au D.A.L 33
    « Insulte à l’autorité de l’État », le procès du Jura Libertaire
Mots-clefs : violences policières
Localisation : région parisienne

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