Bure - Conflits d’intérêt et intérêt au conflit !

Mais que va donc bien pouvoir voter le conseil municipal de Mandres-en-Barrois sous influence, lors d’une session pour re-confirmer l’échange du bois Lejuc, jeudi 18 mai ?

À Bure depuis près d’un an les travaux de la poubelle nucléaire sont stoppés. Nous occupons le bois Lejuc avec toute notre détermination pour y empêcher la construction à terme de 300 ha de désert nucléaire. Ce bois était anciennement celui de toute la commune de Mandres-en-Barrois (3 km de Bure), maintenant l’Andra s’en prétend propriétaire. Or, même au regard du droit, l’agence a effectivement volé ce bois aux habitants du village par une délibération du conseil municipal jugée irrégulière le 28 février 2017 par le tribunal administratif de Nancy.

Le 18 mai prochain, le conseil municipal de Mandres va tenter de « régulariser » cette situation en votant à nouveau une délibération pour autoriser l’échange de ce bois. Les unes après les autres, les victoires juridiques obtenues lors des derniers mois, ralentissant le projet, tombent. C’est de bonne guerre, c’est toujours comme ça que ça marche. Ces barricades de papiers ne sont pas faites pour se substituer au rapport de force sur le terrain, mais pour gagner du temps, s’y engouffrer pour le construire.

Les quelques conseillers municipaux qui vont voter peuvent, doivent, en répondant NON à l’échange, bloquer ce projet. Car, même si ça paraît absolument invraisemblable, pour l’instant, il apparaît très pratique à l’État de concentrer le devenir du plus gros projet industriel européen dans les mains de quelques conseillers municipaux d’un petit village de 130 habitants. Nous savons très bien que ces élus ne sont, en dernière instance, qu’une courroie de transmission bien utile pour ne pas dévoiler qui est au commande : l’État, et les intérêts capitalistes de la filière nucléaire. Mais résister par cette voie nous fait gagner du temps, et c’est tout ce dont on a besoin pour continuer de faire boule de neige à Bure. C’est donc bien à vous, conseillers municipaux susceptibles de voter POUR l’échange du bois que ce message s’adresse.

Alors, les choses doivent être maintenant très claires. Autant vous le dire tout de suite : le ton de cette lettre est direct, et reflète l’énorme enjeu qu’il y a derrière ce vote. Nous sommes trop attaché-e-s à ce bois, nous ne pouvons pas nous imaginer que ce territoire va être rasé. Le ton de cette lettre est direct, mais ne se veut pas irrespectueux ou méprisant envers vous : nous savons que vous êtes sous pression depuis 20 ans avec l’Andra, nous savons que, derrière l’accusation de profiter de l’argent facile chacun-e se débrouille comme il peut. Mais vous n’êtes ni uniquement des victimes de l’Andra, ni des gens qui ne peuvent pas changer d’avis. Certains de vos voisins s’opposent à l’Andra depuis longtemps. Il n’y a pas de fatalité : les travaux du projet sont bloqués depuis 1 an, rien n’est fait, c’est grâce à nos refus que la machine pourra se bloquer et qu’on pourra vivre en paix. Vous pouvez, comme vos collègues qui voteront NON, ou s’abstiendront, comme ceux qui s’opposent, faire des choix.

À tous les conseillers qui voteraient « OUI » à l’échange du bois en croyant qu’ils pourront bénéficier d’un autre bois intact où chasser et faire les affouages, « OUI » pour faciliter le début des travaux de l’Andra, « OUI » pour un projet qui va ruiner leur vie, notre vie, toutes celles des générations à venir pour 100 000 ans, qui rasera probablement leur village d’ici une cinquantaine d’années au vu des nuisances que ce chantier absolument dingue entraînera… nous voulons leur dire la chose suivante :

NE LE FAITES PAS. OPPOSEZ-VOUS. ABSTENEZ-VOUS. FAITES VOUS PORTERLE. PAR TOUS LES MOYENSCESSAIRES. TOUT LE MONDE VOUS SOUTIENDRA.

Nous aimerions à ne pas avoir à écrire ce texte. Nous aimerions que les derniers mois et années passés à faire de la pédagogie sur le projet, des portes à portes, des réunions publiques, des manifestations populaires suffisent. Nous aimerions que tout le monde ait conscience, partout, de la nécessité de bloquer ce projet atroce de la seule manière qui vaille : en se tenant ensemble, vent debout, pour dégager les aménageurs. Comme cela a été fait partout, dans tous les départements concernés de la fin des années 80 à celle des années 90, dans les Deux-Sèvres, l’Aisne, l’Ain, la Mayenne, le Gard, le Maine-et-Loire, etc. Mais à Bure ça ne s’est pas passé comme ça. À Bure, les grands et petits élus ont croqué l’argent facile et goûté aux promesses d’emploi dés le début, et tout le monde s’est habitué. Tout le monde s’est anesthésié. Du coup, nous sommes désolé-e-s mais il faut que vous compreniez qu’on ne va pas rester les bras croisés pendant que vous votez les yeux fermés, ou même en vous bouchant le nez, pour cet échange tellement crucial.

Maintenant, vous, élus favorables à l’échange, devez savoir que tout le monde vous regarde, avec soutien et/ou pression respectueuse. Tout le monde va regarder votre vote dans la salle de la mairie de Mandres-en-Barrois, ce jeudi 18 mai, à 20h. Tout le monde va vous tenir pour responsable de la suite, d’une décision qui engagerait l’avenir de votre commune – et de tout le territoire – pour 100 000 ans. Si le courage manque pour voter NON, si la peur des représailles de l’Andra pousse à voter OUI, au minimum abstenez-vous, faites vous porter pâle, votez blanc. Ou refusez que le conseil se prononce sur un tel vote. L’Andra croit vous tenir en vous distribuant des emplois par-ci, des terres agricoles par là, des baux de chasse, elle veut faire de vous sa courroie de transmission locale : grippez-là ! Ce n’est pas parce qu’elle distribue de l’argent ou des emplois qu’elle doit se croire maître du territoire, vous pouvez prendre ce qu’elle a à donner et lui intimer de dégager par tous les moyens !

LE CASTING DESSITANTS

Parmi les 6 conseillers qui risquent de voter pour l’échange du bois, au moins 5 ont des intérêts avec l’Andra : emplois de membre de la famille au laboratoire, obtention de terres agricoles en convention d’occupation précaire via l’Andra/SAFER, etc, etc. Ici, nous allons simplement rappeler les conflits d’intérêt et l’identité de deux élus qui ont particulièrement bien profité des largesses de l’Andra, et ce de notoriété publique (ces informations étaient déjà disponibles il y a 2 ans http://www.villesurterre.eu/index.php?option=com_content&view=article&id=574:1-affaire-mandres-en-barrois-du-2-juillet-2015&catid=87). Les 3 autres peuvent encore changer d’avis, ils sont surtout sous pression de l’Andra.

Xavier Levet, maire de Mandres-en-Barrois, élu délégué CIGEO à la Communauté de Communes en janvier 2017, agriculteur à Bure.
En janvier 2013 vous aviez décidé de « ne pas engager le conseil municipal de Mandres » pour une décision aussi importante, et organisé une consultation dans le village, qui avait montré qu’une majorité des habitants était contre. Vous aviez suivi leur avis, comme vous l’aviez promis… jusqu’au 2 juillet 2015, où le conseil municipal, tenu par deux vigiles, a voté pour la fameuse délibération illégale.
Vous ne devriez pas voter, vous êtes criblé de conflits d’intérêt. Vous récupérez régulièrement plusieurs dizaines d’hectares de terre de l’Andra pour y cultiver de la céréale. Vous adorez faire garder votre maison ou vos bâtiments agricoles par des voitures de gendarmes ou même des fourgons de GM quand ça chauffe un peu à Bure. Vous venez d’être élu « délégué CIGEO » à la Communauté de Communes du Val d’Ornois. En ce moment, vous êtes prestataire de service pour travailler et semer un couvert sur 300 ha de terres agricole que l’Andra gèle en attendant d’y faire des travaux. Votre fille a été embauchée comme agent de sécurité à l’Andra.
Pour finir, une plainte au pénal a été déposée contre vous ce lundi 15 mai pour faux et usage de faux commis en écriture authentique le 6 janvier 2016 lors de la signature de l’acte d’échange du bois auprès du notaire. En tant que maire, personne dépositaire de l’autorité publique, ceci constitue un crime passible de la Cour d’Assises.
Vous savez bien que vous êtes cramé dans cette histoire, et que vous risquez très très gros : lâchez l’affaire, ne votez pas, démissionnez.

Adresse : 4 rue Vinelle 55290 MANDRES-EN-BARROIS
Téléphone : 03 29 75 92 39 

Pascal Français, conseiller municipal, chauffeur de poids lourd chez Vichard TP à Suzannecourt (une boîte également impliquée dans les travaux de la poubelle nucléaire)
Pour vous, c’est un peu particulier. En 2013, lors des premières tentatives d’échanges du bois, vous étiez contre. Et 2 ans après, lors du vote en juillet 2015, vous voilà pour ! Ce qui vous a convaincu, c’est surtout que vous avez été servi côté chasse, votre activité favorite. Au fond votre principal problème c’était de ne plus pouvoir chasser dans le bois à côté de chez vous. Or vous avez eu, chanceux, 60 ha de bail de chasse, signé par le directeur de l’Andra de l’époque ! Et vous auriez même pu, à ce qu’on dit, continuer de chasser aussi sur le nouveau bois échangé, le bois de la Caisse, pendant 1 an, 300 ha pour vous seul... Chanceux ! Même la rapporteure publique a sous-entendu officiellement le 28 février 2017 que vous étiez en situation de conflits d’intérêts !
Normalement, vous ne devriez pas pouvoir voter ce jeudi 18 mai. Donc : ne sortez pas du bois.

Adresse : 4 rue de la route, 55290 MANDRES-EN-BARROIS
Téléphone : 03 29 75 91 51

Quand au trois autres dont nous ne dévoilons pas ici les identités et les conflits d’intérêt (quand bien même tout le monde est au courant dans les villages), nous les appelons, ce jeudi 18 mai, et pour toutes les futures sessions de conseil municipal qui porteront sur cet échange, à rester chez eux, à voter blanc, à voter non.

Vous devez comprendre que nous n’aimerions pas à avoir à écrire cette lettre – ou d’autres - et jeter en pâture vos noms, vos adresses, vos petits arrangements qui par ailleurs sont disponibles sur les pages blanches, car en tant qu’élus vous êtes des personnes publiques. Nous n’aimerions pas avoir à nous focaliser sur quelques personnes pour cibler un système d’oppression et de clientélisme généralisé dont elles sont aussi victimes. Nous n’aimerions pas avoir à vous mettre la pression si nous étions sûr-e-s que cette délibération ne passerait pas. Toute la faute est à attribuer à l’Andra, l’État, vos grands élus, et, il faut bien l’avouer, votre maire Xavier Levet, véritable VRP baba de CIGEO, qui, il le sait très bien, pourrait risquer la prison.

Nous savons que malgré vos conflits d’intérêts, et surtout la peur des représailles de l’Andra, vous êtes nombreux-euses, dans votre for intérieur, à détester l’agence et ce projet, et savoir pertinemment que ce projet va ruiner le village et la région. Ce 18 mai, au-delà des conflits d’intérêt, vous avez donc plutôt intérêt au conflit envers l’Andra. Pour avoir la paix quand elle partira.

Mordez la main qui vous nourrit, sinon bientôt elle vous étouffera. Et tout le monde vous soutiendra !

APPEL MASSIF À VENIR SE RASSEMBLER DEVANT LA MAIRIE DE MANDRES-EN-BARROIS LE JEUDI 18 MAI À PARTIR DE 18H POUR EMPÊCHER UN VOTE AUTORISANT L’ÉCHANGE DU BOIS LEJUC !

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