Aubervilliers : passé à tabac par la police

Il y a une semaine, le 23 novembre 2014, des policiers d’Aubervilliers ont débarqué dans un appartement suite à une dispute, et après avoir menotté l’homme qui s’y trouvait, l’on consciencieusement tabassé sous le regard de sa femme :

"L’homme, employé dans le bâtiment, raconte ensuite la « pluie » de coups qui s’est abattue sur lui. « J’ai crié Au secours ! Ma compagne a tenté de s’interposer, mais elle est enceinte de quatre mois. Un premier policier m’a porté plusieurs coups de pied et de poing au niveau de la tête. Un second a fait de même. Il m’empêchait de respirer en me maintenant fermement au sol avec son pied. Je reconnais les avoir alors insultés, mais il n’y avait aucune raison pour qu’ils se déchaînent sur moi comme ça. »

Samir se remémore avoir « perdu connaissance à plusieurs reprises », « senti [son] tympan droit éclater » après avoir reçu un nouveau coup de pied, avoir « essayé de ramper » pour se dégager, puis avoir ressenti une « énorme douleur à la main gauche » sous l’effet d’un nouveau coup.

Alors qu’il se met à vomir et perd encore connaissance, les fonctionnaires décident d’appeler les pompiers. « Quand ils (ndlr. les pompiers) ont demandé ce qui s’était passé, les policiers ont répondu que mon compagnon s’était tapé la tête contre les murs, souffle Lila*, l’amie de Samir, encore sous le choc. Un des trois policiers n’a pas porté de coups. Il était lui-même très mal à l’aise. C’est le seul à avoir montré son matricule lorsque je lui ai demandé. »"

À en juger par la gravité des blessures occasionnées par cette série de coups, on n’est pas passé loin d’un nouveau drame, d’autant qu’il a ensuite été maintenu un certain temps en garde à vue :

 J’ai été placé en cellule de dégrisement, puis un médecin est venu m’examiner, poursuit-il. Il m’a proposé de me donner un calmant tout en me disant que mes blessures étaient des égratignures. Je suis resté la nuit du dimanche au lundi en cellule, puis un autre médecin m’a ausculté. Il a tout de suite estimé que mon état de santé n’était pas compatible avec une garde à vue. »

Examiné dans la foulée à l’hôpital Avicenne de Bobigny, Samir se voit diagnostiquer une fracture de la main gauche, une perforation d’un tympan avec des complications au niveau de l’oreille interne, ainsi que trois côtes cassées. Il s’est vu délivrer quarante-cinq jours d’interruption totale de travail (ITT)..."

source le parisien

Mots-clefs : violences policières
Localisation : Aubervilliers

À lire également...