Au Mexique, Ayotzinapa dénonce les accords militaires franco-mexicains

Vendredi 10 juillet dernier, une action était menée par des étudiants et des parents des 43 éleves disparus de l’école normale d’Ayotzinapa (État du Guerrero), afin de dénoncer la coopération militaire entre le Mexique et la France.

Vendredi 10 juillet dernier, une action était menée par des étudiants et des parents des 43 éleves disparus de l’école normale d’Ayotzinapa (État du Guerrero), afin de dénoncer la coopération militaire entre le Mexique et la France.

Des photos et une vidéo de l’action ont été publiés sur le site du CSPCL.

"La France, soi-disant pays des “droits de l’homme”, a décidé de faire de l’armée mexicaine l’ ‘invité d’honneur’ de son traditionnel défilé militaire, qui aura lieu à Paris le prochain 14 juillet …

Cela en signe de récompense pour l’achat par le gouvernement mexicain, de 50 hélicoptères d’unités spéciales “HUSCARACAL, pour un coût global de plus de… 40 MILLIARDS DE PESOS !

Tandis que les entreprises militaires et le gouvernement français font leurs affaires, les 43 étudiants d’Ayotzinapa (Guerrero, Mexique) restent toujours disparus depuis maintenant plus de 9 mois.

Les militaires du 27e bataillon d’infanterie de l’armée, présents dans les rues d’Iguala (Guerrero) durant la nuit du 26 septembre, au courant de tous les mouvements des étudiants ce jour-là, et dont les commandants sont complices du narco-président municipal José Luis Abarca, ne furent jamais mis en examen sur les faits de répression tragiques qui eurent lieu cette nuit-là !

A Tlatlaya, à Tanhuato, à Apatzingan, à El Charco… Les militaires ont assassiné la population civile, sans qu’il n’y ait aucune enquête ouverte contre elle !

DANS UN CONTEXTE D’IMPUNITÉ AUSSI GRANDLES DROITS HUMAINS NE SONT PAS RESPECTÉS

VENDRE DES ARMES DE GUERRE ET SIGNER DES ACCORDS DE COOPÉRATION MILITAIRES

C’EST ÊTRE COMPLICE DES CRIMES IMPUNIS DE L’ÉTAT MEXICAIN

Nous n’oublions pas pour sûr que durant les années 60 et 70, après avoir assassiné des centaines de milliers de vietnamiens et d’algériens qui se battaient pour leur indépendance et contre le colonialisme, les militaires français ont enseigné aux soldats la contre-insurrection, la torture et la disparition forcé, dans une bonne partie de l’Afrique et dans toute l’Amérique latine.

Nous avons également que la fameuse gendarmerie mexicaine, conçue par les hauts gradés de la police française, ne sert pas à protéger les Mexicains, mais a protéger les “cycles productifs” et le saccage des territoires.

Combien de temps encore durera l’hypocrisie ?

Combien de morts et combien de disparus supplémentaires faudra-t-il qu’il y ait au Mexique, pour assurer les bénéfices des entreprises et des gouvernements européens ?

Combien de temps encore les gouvernements de France et du Mexique continueront à faire passer leurs négoces chiffrés en millions au-dessus de la vie humaine ?

Combien de temps encore ignoreront-ils les cris de douleur des pères et mères de famille d’Ayotzinapa ?

Combien de temps encore piétineront-ils avec insolence nos droits humains les plus élémentaires ?

TANT QUE N’AURONT PASAPPARUS LES 43 ÉTUDIANTS D’AYOTZINAPA TANT QUIL N’Y AURA PAS D’ENQUÊTES SUR LES CRIMES DE L’ARMÉE MEXICAINE :

NON A LA COOPÉRATION MILITAIRE ENTRE LA FRANCE ET LE MEXIQUE !

ILS LES ONT EMPORTÉS VIVANTS, VIVANTS NOUS VOULONS LES REVOIR

précise le tract diffusé pour l’occasion.

NOTE DE DERNIERE MINUTE

On vient d’apprendre de dernière minute que les parents et les étudiants d’Ayotzinapa ont tenté de nouveau, ce mercredi 15 juillet, de rentrer de force à l’intérieur de la base militaire d’Iguala, dont ils ont plusieurs fois dénoncé la participation dans la disparition de 43 étudiants de l’école (voir article 11 : Ayotzinapa, disparition d’État ).

L’action aurait visé à exiger à nouveau l’inspection de la base militaire par une commission des droits de l’homme, celle-ci étant suspectée d’abriter des cellules de prison clandestines. Selon un communiqué de l’armée mexicaine, « des pierres et des feux d’artifice auraient été lancés à l’intérieur des installations, et une partie des grilles d’entrée endommagées, sans que les manifestants ne réussissent pour autant à pénétrer au sein de la base »

Une précédente action d’Ayotzinapa avait eu beaucoup d’échos le 12 janvier 2015, lorsque les étudiants avaient tenté de forcer l’entrée de la base militaire à l’aide d’un camion coca-cola.

Mots-clefs : Mexique

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