Appel du lycée Mozart (Blanc-Mesnil) à l’extension du mouvement pour l’éducation prioritaire

Communiqué commun profs-élèves du Lycée Mozart au Blanc-Mesnil suite au blocus du 18 novembre.

Le Lycée Mozart du Blanc-Mesnil est entré dans la lutte en rejoignant le mouvement revendicatif destiné à réclamer davantage de moyens économiques et humains pour les lycées situés dans des quartiers populaires et souffrant déjà de l’abandon massif et violent de l’État. En effet, les professeurs du Lycée étaient largement en grève le jeudi 17 novembre et ont participé à l’AG du matin à la bourse du Travail (de Paris) et à la manifestation parisienne de l’après-midi aux côtés de leurs collègues issus d’une trentaine de lycées d’Île-de-France, eux aussi totalement frappés par le manque d’investissement de L’État.

Dès le lendemain matin, aux aurores, les élèves du Lycée Mozart se sont mobilisés afin de défendre avec énergie et détermination la même cause en mettant en place un blocage méthodique de l’établissement afin d’empêcher la tenue de tout cours durant la journée.

La situation d’abandon scandaleuse et inadmissible dont souffrent les habitants de la ville du Blanc-Mesnil explique notre vive et profonde colère. En effet, outre la remise en cause du dispositif d’éducation prioritaire par l’État, nous constatons un désengagement de toutes les institutions en charge du bon fonctionnement des lycées et de l’accompagnement social et scolaire des élèves : la Région qui, depuis de trop longues années, ne nous assure pas des conditions décentes et humaines de travail (dysfonctionnement du chauffage et fenêtres hors d’usage ; absence d’anticipation de la montée démographique qui entraîne une saturation de l’occupation des locaux et la création bâclée de classes supplémentaires) ; le Département, le Rectorat et la Mairie qui organisent sciemment le dénuement des services sociaux, notamment cette année avec la fermeture et la délocalisation du CIO (Centre d’Information et d’Orientation) à Drancy.

Par conséquent, nous réclamons tout affaire cessante :

  1. de l’État : un classement de tous les lycées concernés par cette politique de la précarité sous le label unique de zone d’éducation prioritaire qui leur garantisse durablement des moyens supplémentaires (effectifs réduits ; dédoublements garantis ; créations de postes de surveillants et de CPE supplémentaires ; présence continue d’assistance sociale ; attribution de bourses pour les élèves ; bonification pérenne des points pour assurer la stabilité des équipes pédagogiques... )
  2. de la Région : des conditions matérielles de travail décentes, ce qui suppose une révision complète du système de chauffage et d’isolation (fenêtres qui s’ouvrent et se ferment ; chauffage qui chauffe ; stores qui s’abaissent et se remontent et des rideaux qui occultent la lumière et isolent de la chaleur à la belle saison ; la création de postes d’agents en nombre suffisant ; budget décent pour la fabrication des repas...).
  3. de la Ville, du Département et du Rectorat : qu’ils abondent en moyens économiques et humains afin de garantir la pérennité des services sociaux en revenant notamment et immédiatement sur la fermeture impensable du CIO au Blanc-Mesnil.

Devant le succès de l’entreprise d’hier et d’aujourd’hui, nous appelons conjointement profs et élèves en lutte à participer activement à la journée de mobilisation du mardi 29 novembre 2016 prévue par le collectif pour l’éducation prioritaire (« Touche pas à ma ZEP ! »). Forts de l’expérience de l’an passé s’agissant des mobilisations contre la Loi Travail, il est évident que les professeurs s’opposeront à toute tentative d’intimidation ou de rétorsion contre les élèves participant à ce mouvement.

Comme le dit notre banderole depuis 2008 :

Lycée Mozart, des besoins, des désirs, pas de moyens : c’est ça la violence !

Plus que jamais, mobilisons-nous !

Note

Mots-clefs : luttes lycéennes | lycées
Localisation : Le Blanc-Mesnil

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