C’est une enquête sérieuse en trois parties que nous livre Pechter, qui n’est pas sans rappeler l’actualité où un Dieudonné mange à tous les rateliers de l’extrême droite [1], et permet de mieux saisir le confusionnisme qui a cours ces temps-ci [2].
Grande Ukraine, parti « social-patriotique » vaguement de gauche appartient donc à l’instar du parti communiste au camp pro-russe. Son soutien extensif à la peine de mort lui vaut d’être médiatisé et ses préconisations anti-immigrés (qui comprend le positionnement à la frontière de « clubs militaro-patriotiques ») un certain intérêt sur les forums d’extrême-droite. En 2010, il se déclarera (très sérieusement) en faveur d’une « bonne dictature démocratique »…
Durant ces années, de 2006 à 2008, le mouvement de femmes Nouvelle éthique [futur FEMEN] expérimente de son côté les coups d’éclats médiatiques à base de flashmobs.
En 2010, à l’occasion d’un match de foot opposant le Karpaty (Lviv) au Galatasaray (Istanbul) les FEMEN feront une campagne remarquée pour que l’on interdise d’entrée la « horde » des « machos » turcs.
Ce qu’il convient d’appeler de la xénophobie prit même un accent anti-juif. En 2009, les FEMEN avaient accusé (avant de se rétracter), les juifs orthodoxes faisant un pèlerinage annuel de représenter une menace pour la sécurité des filles ukrainiennes et de mépriser l’Ukraine :
« L’Ukraine est célèbre pour son hospitalité…Mais toute tentative de saper notre culture devrait être combattue…. [Il faut] éviter que les Ukrainiens deviennent otages dans leur propre pays »
Le discours officiel lui-même se « décomplexe ». Anna Hutsol utilisant l’expression « mentalité arabe » comme synonyme de « mentalité patriarcale ». Sasha Shevchenko comparant le voile…à un camp de concentration. Et Inna Shevchenko donnant dans un néoconservatisme digne du bushisme triomphant.
Et, puisqu’on est plus à quelques contradictions près, les FEMEN plagient une auteure de l’extrême droite pro-israélienne.