Air France : échos de la grève (27 juillet - 2 août)

Cette grève des Personnels Navigants Commerciaux (PNC) s’annonçait tellement tendue qu’elle commençait par des restrictions au droit de grève et des bidonnages du pourcentage de grévistes en incluant les filiales Transavia et Hop !

Une grève massive, une direction attentiste

De plus de 50% le premier jour, le pourcentage de grévistes dépassaient les 70% à partir du 3e. Pour les 28 et 29 juillet, ce sont ainsi plus de 700 vols sur l’ensemble du réseau qui ont été annulés ou limités (en nombre de membres d’équipage à bord et donc de passagers admissibles). Si la direction minimisait la grève, les plaintes des client·es s’étalaient très largement sur les réseaux sociaux, des comptes officiels Air France jusqu’aux comptes des syndicats à l’origine de la grève !

Après le restriction du droit de grève, vol des jours de vacances et pressions en tout genre...

La direction a décidé, en infraction avec les textes en vigueur, de supprimer la majoration hiver aux [PNC|Personnels Navigants Commerciaux] ayant posé 5 jours de grèves ou plus ! Cette décision punitive est finalement levée quelques jours plus tard suite à un retour négatif du service juridique interne.
Le même jour, l’encadrement décidait de son propre chef de l’impossibilité pour un·e salarié·e d’invoquer la clause fatigue [1] qui stipule que « Un membre d’équipage ne doit pas exercer ses fonctions s’il ressent une déficience lui faisant croire qu’il ne remplit pas les conditions d’aptitude nécessaires. » faisant courir un risque accru aux passagèr·es et salarié·es... Sans parler du retour en force d’une autre pratique illégale : contacter les grévistes pour les faire changer d’avis ! Autre astuce d’Air France : annuler ou limiter les vols des filiales comme Transavia pour assurer les siens en transférant les PNC sur ses vols.

Bref bilan d’une semaine de grève massive

Une moyenne de 60% de grévistes, plus de 1200 vols annulés ou limités peut s’expliquer par un seul chiffre : 20, soit en pourcentage les progrès de productivité entre 2012 et 2016 des PNC, soit en millions ce que coûterait la satisfaction des revendications [2]. Ces conditions de travail extrêmement dégradées sont méconnues du « grand public » qui a en tête les reportages publicitaires d’émissions TV type Capital à la gloire d’Air France. Les grévistes n’ont hélas rien obtenu si ce n’est de montrer leur force collective en vue de négociations à venir d’ici février 2017 (l’accord collectif des PNC ayant été reconduit unilatéralement par la direction). Reste à voir ce que feront de leur côté les Personnel Navigant Technique (PNT) c’est à dire les pilotes, co-pilotes (et mécanicien Navigant).

Illustration : Wikipedia

(Re)lire Aérien : Aigle Azur en grève du 28 juillet au 4 août

Mots-clefs : aviation
Localisation : Roissy

À lire également...