14/03 Réunion publique contre l’islamophobie dans le cadre de la semaine anticoloniale et antiraciste

Dans le cadre de la semaine anticoloniale, le groupe région parisienne de la CGA organise une réunion publique contre l’islamophobie avec la participation de collectifs de lutte et de militantEs. Lundi 14 mars, 19h, dans la grande salle du CICP (21 ter rue Voltaire , métro Rue des boulets).

Avec la participation de collectifs de luttes et de militantEs :

  • du collectif Mamans Toutes Egales
  • d’un des auteurs du texte « Libertaires et sans-concessions contre l’islamophobie ! ».
  • d’ une militante qui lutte au quotidien contre l’islamophobie à Villejuif
    Et d’autres invitéEs.

Présentation de la réunion publique :

Face à la recrudescence des actes islamophobes et à la multiplication affolante des mesures discriminatoires mises en place par l’État contre les musulmanEs ou supposéEs, nous (la Coordination des Groupes Anarchistes – Région Parisienne) avons trouvé plus que pertinent d’axer sur la lutte contre l’islamophobie notre soirée qui s’inscrit dans le cadre de la semaine anticoloniale. Pour cela nous donnerons la parole à des collectifs ou militantEs qui luttent au quotidien contre l’islamophobie.

Les actes islamophobes ne cessent de s’accroitre.

Déjà en 2013 les actes islamophobes avaient augmenté de 47,33% avec une hausse significative des agressions physiques envers des femmes voilées. Mais au premier semestre 2015 les actes islamophobes connaissaient une augmentation de 281% ! En 2015 65% des actes islamophobes étaient des discriminations, et 64% de ces discriminations sont survenues dans les institutions liées à l’État (l’Ecole notamment). Ces chiffres affolants affichent le phénomène structurel de l’islamophobie que l’État met en place et favorise tel que le démontre les nombreuses lois d’exclusions des femmes voilées des lieux publics et débats sur « l’identité nationale ».

Islamophobie d’État.

Depuis la mise en place de l’état d’urgence, l’État se dote d’un nouvel arsenal pour pouvoir encore mieux réprimer et contrôler les personnes musulmanes ou considérées comme telles. Les dérives de l’état d’urgence se sont manifestées dès la première semaine de son instauration (perquisitions, assignations à résidence, interdictions de sortie du territoire...) Mi-février, on comptait ainsi 3340 perquisitions, dont 4 ont débouché au final sur des procédures administratives anti-terroristes. La lutte contre le terrorisme est bel et bien un prétexte pour accentuer les politiques racistes et islamophobes. Proposer et soutenir d’étendre la déchéance de nationalité et de l’inscrire dans la Constitution relève du racisme d’État et vient nourrir le mythe que les ennemis intérieurs de la « nation » sont les musulmanEs – ou considéré-e-s comme tel-le-s – et personnes immigrées ou issues de l’immigration. L’islamophobie permet aussi de légitimer les interventions militaires impérialistes là-bas et ici le traitement inhumain des migrantEs.

Ce racisme d’État, qui banalise et répand la xénophobie et l’islamophobie, stimule les scores toujours plus élevés du Front National ainsi que les violences récurrentes de groupes fascistes contre des musulmanEs, des migrantEs à Calais, des personnes racisées et dans une moindre mesure des militantEs révolutionnaires et antifascistes. Le saccage de la mosquée en Corse et les manifestations xénophobes et islamophobes qui ont suivi sont porteuses de tous les amalgames diffusés par le gouvernement entre « agresseurs », « terroristes », et « personnes issues des minorités musulmanes ».
La construction des États-nations est indissociable de la construction d’une majorité nationale qu’on oppose forcément aux différentes minorités nationales (religieuses, racialisées, de genre, sexuelles, etc…). La CGA défend l’autonomie des luttes des minorités nationales et prône la convergence des luttes afin d’en finir avec l’État, le nationalisme, le capitalisme et les différents systèmes d’oppressions.

Les femmes musulmanEs premières victimes

En 2015 le CCIF a relevé que les agressions physiques dépassaient les agressions verbales. Ce sont 55 agressions physiques qui ont été recensées, soit un peu plus de 4 par mois dont 82% visaient des femmes. Ces actes islamophobes, pour beaucoup contre des femmes voilées, font preuves du sexisme le plus abjecte qui consiste à vouloir contrôler le corps des femmes par la violence. Les femmes n’ont pas le droit de disposer de leur corps librement : elles sont rappelées à l’ordre par la violence d’autrui et de l’État.
Le contrôle du corps des femmes n’a rien de féministe tout comme la stigmatisation d’une femme à sa religion, sa couleur de peau ou sa classe sociale. Nous ne laisserons pas le féminisme être récupéré à ces fins islamophobes.

L’islamophobie est présente partout. Lutter contre est plus qu’urgent !

Mais loin d’être l’apanage de l’État et de l’extrême droite l’islamophobie est présente partout et même à l’extrême gauche et chez les anarchistes. En tant qu’anarchiste à la CGA nous nous revendiquons de l’héritage de l’athéisme militant mais nous ne tolérons pas que cet héritage serve à légitimer tout discours de haine ou d’indifférence envers les minorités nationales religieuses. C’est pourquoi nous nous impliquons dans les luttes contre l’islamophobie et combattons l’islamophobie à l’intérieur des luttes où nous intervenons (lutte pour le logement, luttes du travail, luttes féministes, luttes antiracistes...). Plus que jamais, nous avons besoin de nous unir autour de nos intérêts communs, sur des bases de classe, pour développer des luttes populaires capables de faire plier nos ennemis communs : le racisme d’État et la bourgeoisie qui le propage.

Note

Nous contacter
Région-parisienne@c-g-a.org
www.cga-rp.org
Nous suivre :
Facebook et Twitter : cga région parisienne

Mots-clefs : islamophobie
Localisation : Paris 11e

À lire également...